Salam alaykoum,
J'ai été contrainte au mariage, il y a quelques années. Je souhaite demander le divorce, mais mon mari et mes proches refusent. Ils font pression sur moi et peuvent se montrer menaçants. Pour me préserver, je dois m'éloigner géographiquement. Commettrais-je un péché en faisant cela ? Mon mari est-il en droit de refuser un divorce ?
Baraka Allahou fikoum.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’avis que nous estimons le plus fondé est qu’il n’est pas permis de contraindre une fille pubère et responsable à se marier contre son gré. Ibn Taymiyya – qu’Allah lui fasse miséricorde – a déclaré : « De même, une vierge pubère ne peut être donnée en mariage par une autre personne que son père ou son grand-père sans son consentement, et ce, selon le consensus des musulmans. Quant au père et au grand père, ils doivent impérativement solliciter son accord. Les savants ont divergé quant au caractère obligatoire ou simplement recommandé de cette consultation. L’avis le plus juste est qu’elle est obligatoire. Il incombe au tuteur légal de craindre Allah dans le choix de l’époux, en s’assurant de sa compétence et de sa compatibilité (kuf’), car il agit dans l’intérêt de la femme, non dans le sien. » Fin de citation tirée du Majmûʿ al-Fatâwâ.
Ainsi, si vous souhaitez divorcer pour un motif légitime, votre famille n’a pas le droit de s’y opposer ni, à plus forte raison, de vous menacer. Si vous craignez pour votre sécurité à cause de leurs menaces, il vous est permis de vous en éloigner.
Cela étant, il ne vous est pas permis de couper totalement les liens avec vos parents. Leur droit demeure immense, même lorsqu’ils se montrent injustes. Vous devez donc vous efforcer de leur témoigner de la bienfaisance et de maintenir des liens familiaux dans la mesure où cela ne vous cause pas de préjudice.
Si votre demande de divorce ou de khulʿ (rupture du mariage en échange d’une compensation) repose sur une aversion à l’égard de votre mari, au point de ne plus pouvoir remplir vos devoirs conjugaux, et non sur une injustice de sa part, alors la majorité des savants considèrent qu’il n’est pas tenu d’accepter votre demande, bien qu’il soit recommandé de le faire. Ibn Muflih – qu’Allah lui fasse miséricorde – a rapporté dans Al-Furûʿ :
« Le khulʿ est permis en cas de mésentente entre les conjoints, et il est recommandé d’y répondre favorablement. Quant à son caractère obligatoire, les avis divergent à ce sujet. » Fin de citation.
En revanche, si votre mari vous opprime, il lui est religieusement obligatoire de cesser toute injustice à votre égard et de vivre avec vous selon les règles de la bienséance. S’il refuse de le faire, vous avez le droit de saisir l’autorité judiciaire – ou ce qui en tient lieu – afin qu’il soit contraint soit à rectifier son comportement, soit à prononcer le divorce.
Et Allah sait mieux.
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