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L’Islam repose sur la facilité et la tolérance

L’Islam repose sur la facilité et la tolérance

 

L’Islam, une religion fondée sur la facilité et la tolérance

Louange à Allah, et que la paix et les bénédictions soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

Quiconque médite sur la foi islamique et ses prescriptions remarquera qu’elles sont profondément enracinées dans la facilité, la bienveillance et la tolérance. Chaque obligation et chaque rite s’accompagnent d’allègements qui permettent au fidèle de les accomplir conformément à la volonté divine. Allah, exalté soit-Il, dit :

« Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée pour le bien qu’elle aura accompli et punie pour le mal qu’elle aura fait. » (Coran 2/286)

Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, commente ce verset en précisant :

« Cela signifie qu’Allah ne demande à personne au-delà de ce qu’il peut supporter, par miséricorde, douceur et bonté envers Ses serviteurs. »

Ce principe devient encore plus manifeste lorsqu’on compare les obligations rigoureuses imposées aux nations précédentes à la souplesse offerte à la communauté musulmane. Allah dit :

« Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora et l’Évangile : il leur ordonne le bien, leur interdit le mal, leur rend licites les choses pures, leur interdit les choses impures, et leur enlève le fardeau et les chaînes qui pesaient sur eux... » (Coran 7/157)

Une religion exempte de contrainte

L’Islam, dans son essence même, vise à faciliter la pratique religieuse et à écarter toute forme de gêne. Son dogme se distingue par sa clarté, exempt de toute complexité ou superstition, et ses prescriptions juridiques sont en harmonie avec la nature humaine, évitant les charges excessives. Cette facilité est affirmée dans plusieurs versets du Coran :

« Il vous a choisis et ne vous a imposé aucune gêne dans la religion. » (Coran 22/78)
« Allah veut vous alléger les charges, car l’homme a été créé faible. » (Coran 4/28)
« Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous. » (Coran 2/185)

La Sunna du Prophète () regorge également de preuves illustrant cette souplesse. Il a mis en garde contre l’excès dans les pratiques religieuses, en déclarant :

« Cette religion est aisée. Nul ne cherche à lui résister avec rigueur sans qu’elle ne l’épuise. Tenez-vous donc au juste milieu, et rapprochez-vous-en dans la mesure du possible. » (Rapporté par Boukhari)

‘Aïsha (qu’Allah l’agrée) rapporte également que le Messager d’Allah () ne choisissait jamais entre deux choses sans opter pour la plus facile, sauf si cela menait au péché.

Il disait encore :

« J’ai été envoyé avec la religion tolérante du monothéisme. » (Rapporté par Ahmad)

Cela montre que l’Islam est une religion équilibrée, éloignée à la fois de l’extrémisme et du laxisme. Elle vise à préserver les intérêts des humains tout en les protégeant de ce qui leur nuit.

Une pratique prophétique fondée sur la tolérance

La biographie du Prophète () illustre parfaitement ce principe. De nombreux épisodes de sa vie montrent sa bienveillance et son indulgence envers ses compagnons. Un jour, un homme s’adressa à lui :

« Je suis perdu, ô Messager d’Allah ! – Qu’est-ce qui t’a perdu ? – J’ai eu un rapport avec ma femme durant un jour de Ramadan. » Le Prophète ()  lui demanda alors s’il pouvait affranchir un esclave. Il répondit non. Le Prophète lui proposa ensuite de jeûner deux mois consécutifs ou de nourrir soixante pauvres, ce qu’il ne pouvait pas non plus faire. On apporta alors un panier de dattes, et le Prophète () lui dit :
« Prends ces dattes et distribue-les en aumône. »
L’homme répliqua : « Dois-je les donner à plus nécessiteux que moi ? Par Allah, il n’y a pas de foyer plus pauvre que le mien à Médine ! »
Le Prophète () sourit et lui dit : « Nourris donc ta famille avec. » (Rapporté par Boukhari)

Les fondements juridiques de la facilité en Islam

1. Le principe des dérogations (rukhas)

L’un des piliers de la facilité en Islam est la permission d’allégement dans certaines situations de difficulté. Si l’exécution d’une obligation religieuse engendre une gêne ou un préjudice, la loi islamique permet alors une dérogation.

Cette règle découle du principe juridique : « En cas de difficulté, les obligations sont allégées. »
Al-Subkî définit la dérogation comme :

« Le changement d’un jugement religieux pour cause d’excuse, tout en maintenant la cause du jugement initial. »

Le Prophète ()  a dit :

« Allah aime qu’on applique Ses dérogations, comme Il déteste qu’on Lui désobéisse. » (Rapporté par Ahmad)
Et encore : « C’est une aumône qu’Allah vous a faite, acceptez donc Son aumône. »
(Rapporté par Mouslim)

Quelques exemples de dérogations légales :

  • En voyage : il est permis de raccourcir les prières et de les regrouper. Le jeûne peut également être rompu et compensé ultérieurement.

« Quiconque est malade ou en voyage, qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. » (Coran 2/184)

  • En l’absence d’eau : l’ablution sèche (tayammum) est autorisée.

« Si vous êtes malades ou en voyage […] alors purifiez-vous avec de la terre pure. » (Coran 5/6)

  • Pendant les menstrues ou les lochies : la femme est dispensée de prière et de jeûne. Elle peut même quitter la Mecque sans effectuer le Tawâf d’adieu, comme l’a autorisé le Prophète ().

2. Le principe de la licéité originelle (al-ibâha al-asliyya)

Un autre fondement majeur de la facilité en Islam est le principe selon lequel toute chose est originellement licite, sauf preuve explicite du contraire. Tout ce qu’Allah a créé dans ce monde est destiné à l’usage de l’homme.

« Il vous a soumis tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Voilà bien des signes pour les gens qui réfléchissent. » (Coran 45/13)

Ibn Taymiyya écrit à ce propos :

« Le principe général qui s’applique à tous les objets et usages créés dans l’univers, quelle que soit leur forme ou leur fonction, est la licéité. Ils sont purs et autorisés, et leur usage ne requiert aucune interdiction sauf preuve explicite. »

Interdire ce qu’Allah a permis revient à s’écarter de la voie de la modération, ce que le Coran condamne :

« Ô vous qui croyez ! Ne déclarez pas illicites les bonnes choses qu’Allah vous a rendues licites. Ne transgressez pas les limites. Allah n’aime pas les transgresseurs. » (Coran 5/87)

Allah a également mis en garde contre les excès dans les questionnements religieux inutiles :

« Vous qui croyez ! Gardez-vous de poser des questions dont les réponses, si elles vous étaient apportées, pourraient vous porter préjudice. Si vous posez ces questions au moment où le Coran est révélé, les réponses vous seront données. Allah, qui est Très Clément et Longanime, vous a cependant pardonné votre comportement passé. D’autres, avant vous, ont posé ce genre de questions qui les ont fait tomber dans l’impiété. » (Coran 5/101-102).

Le Prophète () a dit à ce sujet :

 

« Le musulman qui aura commis le plus grand crime à l’égard de ses frères est celui qui aura posé une question sur une chose qui n’a pas été interdite et qui est décrété interdite à cause de sa question. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.

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